Disposant de 22 millions d’hectares de forêt dense, riche de près de 400 espèces d'arbres et d’un littoral de 880 km presque intact, abritant des populations animales parmi les plus importantes sur terre pour des espèces aussi emblématiques que le gorille, l’éléphant, le mandrill, la tortue Luth et la baleine à bosses, berceau d’une quarantaine d’ethnies dont les spiritualités (telles le Bwiti) ou les masques (tels que le Ngil) fascinent dans le monde entier, le Gabon bénéficie d’un patrimoine naturel et culturel non seulement exceptionnel mais également inaltéré.

Malgré son évident potentiel, le tourisme au Gabon peine à se développer en raison de freins que le gouvernement tentent de résorber : difficultés d’accès aux sites touristiques, prix élevés des billets d’avion, qualité de l’accueil très moyenne en raison d’un déficit en formation, infrastructures hôtelières vieillissantes etc.

En s’appuyant sur le pilier « Gabon vert » et afin de préserver cet environnement unique, le Gabon refuse de développer un tourisme de masse pour s’orienter vers un tourisme de qualité et vers l’écotourisme.

 

Le Plan stratégique Gabon Emergent (PSGE) décline l’objectif de positionnement du Gabon comme une destination de référence en matière de tourisme durable en un plan sectoriel tourisme autour de deux axes :

1°) Élaboration d’un plan opérationnel tourisme 2012-2016, plan qui poursuit les objectifs suivants :

- Développer une image mondiale de qualité autour du Gabon Vert

- Renforcer les compétences en ingénierie touristique et marketing

- Développer significativement les investissements en hébergement de qualité

- Accroitre la promotion de la destination Gabon sur les principaux marchés émetteurs de tourisme d’affaires et d’écotourisme

- Développer l’accès au Gabon au meilleur coût à travers une offre aérienne compétitive et renforcer les services d’accueil

 

2°) Formation aux métiers du tourisme et de la restauration.

La contribution du secteur au PIB s’est élevée à 290M€ en 2011, soit 2,8% du PIB. 44 millions d’euros ont été investi en 2011, soit environ 1% du total des investissements de l’Etat. Le gouvernement vise 100 000 touristes par an d’ici 2020 et le montant des investissements devrait fortement croître.

 

Infrastructures de tourisme : des infrastructures défaillantes en cours de réaménagement

Les infrastructures de transport Les liaisons intérieures sont encore difficiles par la route. Le pays compte une quarantaine d’aéroports / aérodromes / pistes d’atterrissage. Pour le moment, les liaisons vers les principaux sites touristiques, notamment vers les parcs nationaux, s’effectuent par la voie aérienne ou par le rail (Transgabonais vers le Parc de la Lopé et Franceville).

Le gouvernement investit lourdement dans les infrastructures de transport, suivant le schéma directeur national d’infrastructures. L’Aéroport international de Libreville a ainsi été rénové avant la Coupe d’Afrique des Nations en 2012. L’Aéroport de Port-Gentil est en cours de réaménagement en vue de son ouverture au trafic international ; la voie du Transgabonais et de nombreux axes routiers sont en cours de rénovation, voire de création ou de renforcement.

Une douzaine de compagnies aériennes relient le Gabon au reste du monde : Air France (7 vols par semaine), Royal Air Maroc, Ethiopian Airlines, Turkish Airlines, Rwandair , Lufthansa, South African Airways, Senegal Airlines, Trans Air Congo, Air Côte d’Ivoire, Kenya Airways, Ceiba, Camair-Co, Asky, Air Burkina.

Trois compagnies se partagent le marché de l’affrètement et de la location : Afrijet, 2AG et SkyGabon, tandis que trois compagnies aériennes gabonaises assurent les liaisons aériennes locales : Allégiance, NRT et Afric Aviation, toutes blacklistées par l’Union Européenne) pour le moment.

 

Les infrastructures hôtelières

Le Gabon compte un peu moins de 400 structures hôtelières, en hausse constante, ce qui représente une capacité d’accueil d’environ 5 300 chambres dont la moitié sont concentrées à Libreville.

Les hôtels de grand standing sont assez vétustes et des programmes d’investissement sont engagés notamment à l’hôtel Okoumé Palace de Libreville, géré pendant 35 ans par la chaîne Intercontinental, puis pendant 3 ans par le groupe Libyen Laïco. Il s’est vu racheté, en mauvais état, par l’Etat gabonais en 2011, qui l’a rétrocédé au groupe d’affaires gabonais Wali Hotels & Resorts. Sa gérance cédée en mars 2012 au groupe Carlson Rezidor hotel Group pour une durée de 20 ans, prévoit une importante rénovation de l’hôtel, estimée à 25 Mds XAF. Au terme des travaux (2014), l’Okoumé Palace, disposera entre autres de 470 chambres et 13 salles de conférence, sous la marque « Radisson Blue » et « Park Inn ».

Parallèlement, l’Etat gabonais a profité des bons résultats enregistrés par l’hôtel Méridien Re-Ndama en 2011 et 2012 pour le céder au groupe Wali Hotels & Resort, qui prévoit d’investir dans la rénovation de cet hôtel de 256 chambres. Ce même groupe gabonais a acheté également le Méridien Mandji De Port-Gentil (80 chambres).

L’organisation de la coupe d’Afrique des Nations par le Gabon et la Guinée Equatoriale en 2012 a permis la construction de structures hôtelières de qualité telle que la Résidence le Nomad, la Résidence hôtelière du Phare, l’Onomo, l’Etoile d’Or, tous concentrés à Libreville.

Début 2012, l’Etat gabonais, via le fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS) a signé un protocole d’accord avec l’entreprise singapourienne Aman Resorts pour la construction de six hôtels et lodges à Libreville et dans 5 parcs nationaux. 140 chambres haut standing devraient être construites dans ce projet sur une durée prévue de 5 ans.

En 2011, SFM Africa (Sustainable Forestry Management Africa Ltd, basée à l’Ile Maurice, a été créée en 2006 pour répondre aux opportunités liées au marché du dioxyde de carbone et autres gaz à effet de serre) a signé une convention avec le gouvernement gabonais pour un montant de 50 milliards XAF dans le cadre d’un projet de développement durable à Mayumba, dans le sud du littoral gabonais. La société y prévoit la création de « lodges » de luxe, ainsi qu’au sein de plusieurs autres parcs nationaux.

Egalement le groupe Marriott prévoit d’ouvrir d’ici 2015 un hôtel « Marriott Hotel & Resorts » de 250 chambres et un « Marriott Executive appartments » de 40 unités pour les voyageurs longue durée.

Les prix des chambres d’hôtel varient entre 60.000 FCFA (soit 91€) et 250 000 FCFA (soit 380€) pour des chambres doubles de qualité standard avec des conditions et des critères proches des normes européennes.

 

Les moyens humains 

Les ressources humaines dans ce secteur sont assez limitées. On dénombre environ 5 000 emplois liés au tourisme, soit environ 1% de la masse salariale gabonaise, avec un déficit important en formation dans les secteurs de l’hôtellerie et la restauration.

 

Législation du tourisme : des facilités pour l'investissement

Les entreprises à vocation touristique bénéficient des avantages énoncés par la Charte des Investissements en matière de rapatriement de capitaux et de bénéfices, notamment l’accès aux devises étrangères et la liberté de transfert des capitaux dans le cadre des règles de la zone franc.

Le régime applicable aux investissements touristiques est issu de la loi n° 004/2000 d’août 2000. Il permet de bénéficier de quelques facilités administratives, notamment liées à l’entrée des touristes sur le territoire gabonais, des facilités douanières et fiscales.

Ces derniers avantages ont été revus à la hausse en 2011, puis dans la Loi de finances 2013 qui a créé des régimes particuliers pour certains secteurs d’activité.

Concernant le tourisme, l’Etat prévoit un régime d’exonération des droits et taxes à l’importation pour les matériels, machines et biens d’équipements destinés aux entreprises hôtelières et de tourisme présentant un investissement de 800 millions XAF (1,22 M€).

Est également mis en place un régime fiscal des entreprises touristiques qui les exonère pendant les cinq premières années d’exploitation suivant la fin de construction du projet, de l’impôt sur les sociétés (personne morale) ou de l’impôt sur le revenu des personnes physiques (entreprise individuelle). Les cinq années suivantes, ces entreprises sont passibles de l’impôt sur les sociétés ou de l’impôt sur le revenu des personnes physiques sur la moitié du bénéfice imposable.

Les entreprises concernées ont l’obligation de prioriser l’emploi des gabonais.

 

Fréquentation touristique : une majorité de voyageurs d'affaires

Le Gabon s’est doté d’un Compte satellite du tourisme (CST), permettant d’obtenir des statistiques fiables sur l’activité touristique dans le pays. Le premier et unique rapport a été rendu public en juillet 2011.

Selon les chiffres du CST publié en 2011, 100 000 touristes ont été recensés entre 2006 et 2011 par le Ministère en charge du tourisme. 35% sont de nationalité française, suivis de Camerounais (9%) et de britanniques (7%). 39% des visiteurs sont âgés de 36 à 50 ans et 29% sont âgés de 26 à 35 ans.

Les résultats du premier rapport CST ont montré que 59% des visites au Gabon sont des voyages d’affaires, près de 10% sont des visites familiales, environ 9% sont effectuées par des vacanciers, 8,4% par des conférenciers ou participants à des réunions et 3,9% pour des loisirs.

49% des touristes ont été logés à l’hôtel, 17% dans leur famille et 12% dans des appartements loués.

Le touriste est principalement un résident occidental au Gabon, qui effectue des séjours courts (2 ou 3 nuitées) s’articulant autour d’un week-end. Il recherche surtout des cadres paisibles (plage, nature) et de détente (activité ludique mais peu sportive).

L’objectif fixé par le gouvernement d’ici 2020 est de 100 000 touristes par an.

 

Principaux sites touristiques : un potentiel exceptionnel mais encore sous-exploité

Il existe actuellement une dizaine de sites touristiques aménagés notamment :

- La Pointe Denis, à 30 min en bateau de Libreville : restaurants, bungalows, présence de tortues luth en décembre-janvier

- Le Cap Estérias, à23 kmde Libreville : plages et criques avec restaurants

- Nyonié, à70 kmde Libreville : 30min de bateau puis 1h30 de 4x4, campement en brousse et safari

- La région de Lambaréné à 250 kms de Libreville : site historique de l’hôpital du Dr Schweitzer, lac Evaro

- La réserve dela Lopéà450 kmde Libreville : une vingtaine de bungalows

- Gamba, à260 kmde Port-Gentil, pêche sportive et safaris découvertes en 4x4

- Parc dela Lékédi(Moanda) : préservation et élevages d’espèces locales ou importées

- Loango, à180 kmde Port-Gentil : une vingtaine de bungalows, savanes, lagunes et océan.

 

En 2002, le pays a créé 13 parcs nationaux recouvrant 3 millions d’hectares, soit environ 11,25% du territoire :

- Monts de Cristal (1190 km²), zone la plus riche en espèces de plantes de toute l’Afrique, surtout les orchidées

- Akanda (540 km²), plus grande concentration d’oiseaux migrateurs du Gabon

- Pongara (870 km²), magnifiques plages, savanes et forêts, ponte des tortues luths

- Loango (1150 km²), hippopotames, éléphants, baleines à bosse et tortues luths

- Waka (1 070km²), cascades aux paysages fantastiques et forte population de pygmées

- Moukalaba-Doudou (4 500 km²), concentration de grands singes et d’éléphants

- Mayumba (970 km²), premier parc marin du Gabon et un des premiers sites du monde pour la ponte des tortues luths

- Minkébé (7 560 km²), une des forêts les plus intactes d’Afrique

- Ivindo (3 000 km²), les plus belles chutes d’Afrique Centrale, gorilles et éléphants

- La Lopé (4 970 km²), parc le plus populaire, forte concentration de mandrills, éléphants, grands singes

- Monts Birougou (690 km²), superbes paysages de montagne, nombreuses plantes ;

- Mwagné (1 160km²), grand nombre de clairières qui abritent des gorilles, des éléphants et des buffles

- Plateaux Batéké (2 050 km²), plus grande diversité d’oiseaux du Gabon. Loango et la Lopé sont les deux parcs les plus développés et seuls 5 des 13 parcs naturels possèdent des infrastructures permettant de recevoir des touristes pour le moment. 

 

Promotion du tourisme

Gabontour http://www.gabontour.net/ , le Centre gabonais de promotion touristique est chargé de promouvoir le tourisme gabonais au Gabon et à l’étranger.

Parallèlement, le gouvernement prévoit la création de l’Agence Nationale de Développement Touristique qui aura en charge la direction des projets touristiques, leur financement, et la recherche de partenariats.

L’Agence Nationale des Parcs Nationaux (ANPN) gère les parcs et met en œuvre les objectifs de protection, recherche, tourisme, éducation environnementale et appui au développement communautaire. Chaque parc est pourvu d’un conservateur.

Des ONG environnementales telles que la World Conservation Society et le World Wildlife found sont présents au Gabon depuis plusieurs années.

Aéroport Léon Mba de Libreville

Aéroport Léon Mba de Libreville

Site touristique et Aire protégée

Site touristique et Aire protégée

Explosion du tourisme au Gabon: Le potentiel de progression est considérable
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