• Monsieur le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Premier vice-­président du Conseil supérieur de la magistrature,

• Messieurs les Premiers Présidents des Hautes Cours,

• Mesdames et Messieurs les Représentants des Parquets Généraux, en vos qualités et fonctions respectives près lesdites Cours,

• Mesdames et Messieurs les Hauts Magistrats des Cours d'Appel et Tribunaux,

• Mesdames et Messieurs les Représentants des Parquets Généraux, en vos qualités et fonctions respectives près les Cours d'Appel,

• Honorables et Distingués Membres du Conseil,

En liminaire de mon propos, je tiens à réaffirmer mon engagement constant, exprimé depuis quatre ans, à tout mettre en oeuvre pour que les différents acteurs du pouvoir judiciaire contribuent, avec abnégation et sans relâche, à l’amélioration de l’offre de service public de la justice dans notre pays.

Ma volonté de contribuer à l’enracinement de l’Etat de droit, que nul ne conteste, est une réalité.

L’engagement attendu des acteurs de la justice, par tous nos compatriotes, doit se traduire par leur détermination à garantir et à promouvoir une offre de services de qualité, empreinte de célérité et d’équité au bénéfice des justiciables, quels qu’ils soient, dans le respect de la dignité des personnes.

Nous avons le devoir de veiller jalousement à l’intégrité de l’institution judiciaire : nul n’est au-­‐dessus de la loi et ne peut être inquiété dans ses droits.

L’efficacité de la justice est le gage de l’entière sécurisation des personnes et des biens, en même temps qu’elle demeure un puissant soutien aux mesures et actions en faveur de l’amélioration de l’environnement des affaires pour réussir le développement de notre pays.

Cette justice, que nous appelons de tous nos voeux, doit chaque jour être consolidée, afin de garantir l’image d’un Gabon reconnu à travers le monde comme une référence, une terre d’hospitalité.

 

Monsieur le Ministre de la Justice,

Mesdames et Messieurs les Hauts Magistrats,

Il est vrai que des progrès significatifs sont enregistrés grâce au dévouement et à l’esprit de sacrifice de certains magistrats et greffiers, mais il n’en demeure pas moins vrai que des insatisfactions sont encore prégnantes, ainsi qu’en témoignent les nombreuses récriminations des justiciables qui dénoncent la lenteur des procédures engagées ou l’enlisement de certaines procédures, considérés finalement comme un déni de justice.

Il reste que des progrès ont été réalisés : je note avec satisfaction la régularité de la tenue des sessions criminelles depuis trois ans dans toutes les juridictions de notre pays.

De même, les audiences foraines criminelles et délictuelles ont permis de réduire la délinquance d’une manière générale.

Des efforts ont été aussi réalisés dans le cadre de la procédure de la détention judiciaire: la disparition des « fameuses cages » destinées aux prévenus dans les tribunaux de Libreville et de Franceville ont disparu à la grande satisfaction des justiciables mais aussi des défenseurs des Droits de l’Homme.

 

Mesdames et Messieurs les hauts magistrats,

Quels que soient les efforts fournis dans la répression des crimes et délits de toutes sortes, nos compatriotes constatent que certains auteurs ou complices de ces crimes et délits continuent de bénéficier d’une impunité, qui jour après jour devient intolérable, inacceptable.

Je tiens à rappeler que les auteurs de ces crimes et délits, qui portent gravement atteinte aux droits humains, à l’épanouissement de nos concitoyens et à l’établissement d’un cadre de vie propice au développement ou tout simplement à la paix sociale, doivent être traduits en justice et punis avec la plus grande fermeté, conformément aux lois en vigueur dans notre pays.

Il en va ainsi des crimes de sang avec prélèvement des organes humains, appelés « crimes rituels ».

 

Monsieur le Ministre de la Justice,

Messieurs les hauts magistrats,

Il est temps de mettre un terme définitif à cette situation dans notre pays : le sang, les larmes et la peur doivent définitivement céder la place à la confiance et à la quiétude de nos compatriotes, qui doivent pouvoir vaquer librement à leurs occupations en toute tranquillité.

Il est temps que cessent les accusations ciblées. Que la vérité soit établie, et je vous le répète, quelles que soient les personnes impliquées.

Par conséquent, vous devez contribuer à démanteler tous les réseaux, quels qu’ils soient, des instigateurs jusqu’aux organisateurs et auteurs de ces pratiques moyenâgeuses qui n’honorent pas notre pays, mais inquiètent plutôt nos compatriotes et déstabilisent notre société.

Nos concitoyens attendent aussi que les auteurs et complices des crimes économiques commis en particulier à la faveur des fêtes tournantes du 17 août répondent enfin de leurs actes devant la justice de notre pays.

À cet effet, je vous instruis, Monsieur le Ministre de la Justice, de mettre en place dans les meilleurs délais, une juridiction spéciale chargée de la répression de la délinquance financière, aux fins de mieux protéger les investissements économiques publics et privés, et aboutir à une efficacité plus accrue de la dépense publique.

Enfin, qu’il s’agisse de procédures collectives de redressements ou de liquidations judiciaires et des litiges fonciers, quelques magistrats et greffiers se sont illustrés négativement en occasionnant des banqueroutes organisées et des expropriations illégales, avec la complicité de certains juge-commissaires et de syndics judiciaires.

Ces pratiques ont souvent mis des familles dans la détresse et ralenti l’élan amorcé dans la promotion de l’attractivité d’un environnement des affaires qui a permis à notre pays de bénéficier, ces dernières années, d’investissements directs étrangers très importants.

Aussi, je vous instruis d’accélérer la mise en place du tribunal de commerce et du Centre d’arbitrage et de médiation, gage de sécurité et de célérité, deux valeurs cardinales dans le monde des affaires.

Dans le cadre du foncier, je vous demande que soient désignées, dans chaque juridiction, des équipes de magistrats et greffiers chargés spécifiquement des affaires y relatives.

 

Mesdames et Messieurs les hauts magistrats

Votre responsabilité est aussi engagée dans le processus de consolidation de l’état de droit. En effet, le droit est le moyen par lequel on mesure le degré de civilisation d’une société.

Il doit être empreint d’équilibre et demeurer soucieux d’exemplarité et d’efficacité tout en garantissant le respect de la dignité de la personne humaine.

La répression doit être suffisamment ferme pour garantir une réparation appropriée des préjudices subis.

C’est sur ces instructions, dont j’attends de chacun des acteurs de la justice, une mise en oeuvre effective et efficace, que je déclare ouverts les travaux du présent Conseil Supérieur de la Magistrature.

Je vous remercie.

Conseil Supérieur de la Magistrature 2014: Allocution du Président Ali Bongo Ondimba
Conseil Supérieur de la Magistrature 2014: Allocution du Président Ali Bongo Ondimba
Conseil Supérieur de la Magistrature 2014: Allocution du Président Ali Bongo Ondimba
Conseil Supérieur de la Magistrature 2014: Allocution du Président Ali Bongo Ondimba
Conseil Supérieur de la Magistrature 2014: Allocution du Président Ali Bongo Ondimba
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